Roch Carrier, Embardées sur le chemin de l’école !, roman, Montréal, Éditions Médiaspaul, coll. Zones de turbulences, 2012, 104 pages, 14,95 $.

Romancier connu pour Le Chandail de hockey, un ouvrage lu par des millions de jeunes et adapté pour le cinéma par l’ONF, Roch Carrier a récemment publié un roman destiné aux jeunes de 13 à 15 ans. Embardées sur le chemin de l’école ! met en scène Martin Martin (oui, c’est bien son nom), qui décide d’acheter des fleurs pour l’anniversaire de sa mère. Un gars de l’école l’accompagne et un simple achat devient une mauvaise expérience pour cet ado pourtant bien élevé. Roch Carrier cherche, ici, à illustrer comment il faut éviter de juger les gens avant de connaître tous les faits. Le tout est écrit dans un langage réaliste et très accessible aux ados.


Michèle Laframboise, Le projet Ithuriel, roman, Ottawa, Éditions David, coll. 14/18, 2012, 334 pages, 14,95 $.

L’action de ce roman d’anticipation se déroule, en partie, à Montréal en l’an 2042. L’auteure imagine ou préfigure des situations à la fois fantaisistes et plausibles. Il y a, par exemple, des Vampyrs ou jeunes ayant par dépit renoncé à vivre le jour, et des Yacht People ou jeunes immigrants instruits et très compétitifs de l’Inde et de la Chine. L’exploitation des gisements de l’Arctique fait l’objet d’un Pacte Boréal ou alliance entre la Russie, des pays d’Europe et d’Amérique du Nord. Et l’actuel Liban est devenu une province de la Grande Syrie.

Michèle Laframboise avoue que c’est « un monde marqué par les excès de pouvoir et les problèmes écologiques qui sert de toile de fond à la quête de sens de ses personnages ». On passe donc de la science-fiction à la socio-fiction. Les personnages incluent, entre autres, une fillette étrange avec des caractéristiques d’autisme, en fuite ; un adulte qui porte la marque des criminels lourds et qui est gai ; une jeune ballerine de la génération AA (performante), née entre 2010 et 2025 ; des artistes qui vivent dans un ancien réservoir d’huile, réaménagé avec une bibliothèque.

Le roman plaira plus aux 14-18 ans qu’aux seniors comme moi. J’ai quand même bien aimé le style de cette Franco-Ontarienne, notamment des comparaisons telles que « haut comme quatre citrouilles » et « bondir comme une araignée noire ».


Le Nord (Hearst), 12 décembre 2012.

Nous avons lu pour vous


Paul-François Sylvestre


Jean-Jacques Pelletier, Les Visages de l’humanité, roman, Québec, Éditions Alire, 2012, 564 pages, 29,95 $.

L’action de ce roman noir se passe autant à Montréal et Washington qu’à Paris et New York, voire partout sur la planète car sur chaque continent on découvre des cadavres dans des body bags, avec un sachet de thé entre leurs mains et… le visage arraché ! Un groupe antimusulman en réclame la paternité : les Tea-Baggers.

Le plus intéressant est ce qui se passe à Montréal où un militant de Gaz de Shit est brutalement assassiné. Les soupçons se portent sur un écrivain qui collabore avec l’organisation écologiste et sur son ami, l’ex-inspecteur Gonzague Théberge, dont la femme a été victime d’un attentat terroriste. L’auteur fait boire une quantité de vin de haute qualité à Théberge et son ami : pinot noir Russian Valley, Sociando Mallet 1989, Vieille Cure 2000, Tariquet tête de cuvée 2007, Quintessence de Pesquié 2001, brunello Carpeneto 2004.

Jean-Jacques Pelletier brosse un portrait de ce qu’il appelle « la bêtise jacassante et militante » et du « bruit diplomatique, ce mélange de formules de politesse, de questions anodines sur le bien-être de ses interlocuteurs et de souhaits généraux quant à l’amélioration de la situation de la planète ». Il remercie les Commissions Charbonneau et Gomery  « pour avoir donné de la crédibilité à son roman » et « pour avoir rendu vraisemblables et presque banales ses plus fantaisistes fabulations ».

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