Biographie de Monique Serf, alias Barbara


Paul-François Sylvestre


Le journaliste David Lelait-Helo est connu pour ses biographies de Romy Schneider, Piaf et Dalida. Il a récemment écrit celle de Barbara et elle se lit comme un roman. Avec la chanteuse française, il égrène les souvenirs d’une enfant juive que la guerre a jetée sur les routes, d’une fillette dont le père a sali l’insouciance, d’une femme qui a renoncé au couple pour chanter comme on prend le voile.


Monique Serf, alias Barbara, est née le 9 juin 1930. Très jeune, elle porte les cheveux longs, de jais, Grande, sombre, de noir vêtue, elle est une beauté hors normes, «  qui s’y frotte s’y pique  ». À 15 ans, elle prend ses premiers cours de chant. «  Elle rêve de flonflons, de frous-frous, de plumes, de lamé d’or, de chansons légères et brillantes comme de bulles de savon.  »


Sa grand-mère lui parle d’une aïeule nommée Varvara Brodsky. Ce nom venu d’ailleurs l’hypnotise  ; Monique Serf devient dès lors Barbara Brody. Ses débuts de chanteuse se font à  Bruxelles  ; elle interprète Édith Piaf et Léo Ferré, la poésie de Prévert l’enchante.


Barbara s’attache brièvement à un homme. «  J’ai bien aimé être dans la peau d’une femme mariée. Qu’on me die  : Bonjour, madame  ! ou jouer avec mon alliance, la faire tourner  ! Mais ça n’a pas duré très longtemps. Ce que j’aime surtout, c’est la rencontre, la magie d’une rencontre.  »


En 1958, la petite scène de L’Écluse (Paris) lui permet «  d’être une femme qui chante  ». En 1961, la scène de Bobino lui permet de «  guetter l’instant de vérité  ». En 1970, elle retrouve Jacques Brel pour Franz. Barbara se rend compte qu’elle «  a toujours été faite de chant  ; c’est là, dans ma peau, dans ma chair, dans mes fibres, dans mon sang  ».


Barbara préfère l’ombre à la lumière, l’hiver à l’été, la brume au soleil. «  La nuit tout est plus beau  : les choses, les gens, les silences. Et surtout, on entend mieux les cris des autres, on est plus réceptif dans le silence et l’immobilité.  »


Cette biographie nous apprend que Luc Plamondon a été le coauteur de Barbara pour Lily Passion et Lucy, «   rengaine drôle et déjantée  » où une fois de plus la chanteuse se moque d’elle-même.


En écrivant la vie de Barbara, David Lelait-Helo confie qu’il a découvert «  les fantaisies d’une espiègle dont les proches jurent qu’elle était la femme la plus drôle du monde, prête à tout pour une blague  ».


David Lelait-Helo, Barbara, biographie, Paris, Éditions Payot, 2012, 272 pages, 15,95 $.


Barbara
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