Ces toponymes sont-ils le plus souvent reliés à une personnalité française ou canadienne-française ?

Environ le tiers des noms renvoie à un individu. Il y a, bien entendu, les héros de la Nouvelle-France, comme Étienne Brûlé, Champlain, Cartier, Cadillac et Frontenac. Il y a des personnages français très connus, comme Charlemagne, Richelieu, Hugo, Verlaine, Ravel et Rameau. Parmi les personnalités torontoises, certaines sont assez peu connues ; c’est le cas de l’arpenteur Joseph Bouchette et de l’écologiste Charles Sauriol. On peut aussi inclure le couple Berczy qui a donné son nom à un par cet dont l’épouse Jeanne-Charlotte Allamand était Suissesse. Enfin, on trouve quelques politiciens comme Jacques Baby, Wilfrid Laurier et même des Québécois qui ont peu ou pas de lien avec Toronto (Jean-Charles Chapais, Joseph-Adolphe Chapleau et Hector-Louis Langevin).


Vous avez regroupé ces toponymes dans diverses catégories (Nouvelle-France, Personnalités politiques, Lieux géographiques, Animaux, etc.). Quelle est la catégorie qui renferme le plus de toponymes ?

Une bonne trentaine de noms sont des lieux géographiques. Il y a des lieux québécois comme Chicoutimi, Gaspé, Lachine, Laurentide et Québec. Il y a des lieux de bataille durant la Première ou la Seconde Guerre mondiale : Courcelette, Dieppe, Vimy et Ypres. Il y a aussi plusieurs villes ou régions de France : Bordeaux, Cannes, Grenoble, Lorraine, Lourdes, Navarre, Paris, Touraine. S’ajoutent aussi quelques villes de la Belgique et de la Suisse : Louvain et Lucerne. J’ai aussi inclus le toponyme Agincourt qui est une déformation du mot Azincourt.


Est-ce que certains toponymes vous ont surpris ?

Oui, je ne m’attendais pas à trouver une rue s’appelant Hirondelle, Castor ou Cheval. J’ai aussi trouvé assez d’exemples pour créer une catégorie savoureuse, à savoir les Vins, bière, fromages et gâteau. On y trouve Beaufort (fromage), Bordeaux, Cabernet, Cassis, Claret, Moselle, Rochefort (bière et fromage), Saint-Émilion et Savarin (gâteau).


Vous êtes-vous buté à des toponymes énigmatiques ?

Oui, je n’ai pas pu savoir pourquoi un Square s’appelle Sylvestre. Il en va de même pour des rues comme Dumont, Leduc, Lessard, Séguin ou Trudelle. Quand au croissant Belanger, je croyais qu’il commémorait le célèbre boxeur torontois Albert Frenchy Bélanger, mais tel n’est pas le cas. Il rappelle plutôt le souvenir du sergent torontois Frank James Belanger, mort au front durant la Seconde Guerre mondiale.


Avez-vous inclus des toponymes bilingues ?

J’en ai dressé une liste seulement. Ils sont très nombreux (environ 125), dont voici quelques exemples : Alliance, Floral, Jaguar, Marathon, Oasis, Royal, Solstice. Il y a aussi 70 toponymes qui sont des prénoms : Annette, Ernest, Louise, Victor, etc.


Paul-François Sylvestre, Toronto et sa toponymie française, guide illustré des noms de rues et de parcs, Toronto, Éditions du Gref, coll. Lieux dits no 5, 2012, 152 pages, 20 $.


Le Métropolitain (Brampton) et Le Régional (Hamilton), semaine du 6 au 12 février 2013



Toronto et sa toponymie française


Notre collaborateur Paul-François Sylvestre a récemment publié un guide illustré des rues et parcs qui portent un nom français à Toronto. Paru aux Éditions du Gref, l’ouvrage s’intitule Toronto et sa toponymie française. L’auteur répond à nos questions.


D’où vous est venue l’idée d’écrire ce genre de guide ?

Lorsque j’ai fait la recherche pour Toronto s’écrit, je me suis rendu compte que le nom francophone de plusieurs rues torontoises demeurait un secret bien gardé. Plusieurs, par exemple, pensent que St. George est un toponyme anglais, alors qu’il rappelle la présence de Laurent Quetton de Saint-Georges, aristocrate français venu s’établir dans le Haut-Canada. J’ai poussé plus loin ma recherche et j’ai découvert près de cent noms de rues ou de parcs qui ont un accent français.

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